janvier 14, 2016

Interview Speedster Magazine: Carrera 2.7 L’héritière

À partir de janvier / février 2016 Magazine Speedster émission en français:

Dans la foulée du Livre RS que vous avez découvert dans notre dernier numéro, et bien que publié par un tout autre éditeur, le livre que consacre Ryan Snodgrass à la 2.7 Carrera se présente un peu comme la continuité du premier. D'abord parce que, dans la généalogie, la 911 Carrera 2.7 MFI (pour Mecanical Fuel Injection) de 1974 se veut la descendance légitime de la Carrera 2.7 RS Touring 73, mais aussi parce que les deux auteurs ont travaillé sciemment à ce que leurs ouvrages présentés se présentent sous le même angle, avec la même exigence. Selon le même schéma, ce nouveau livre aborde en profondeur et avec exhaustivité tous les aspects techniques de la Carrera, ses nitions, ses options, ses particularités, ses évolutions, toutes ses versions, même les spéciales, les chiffres, les accessoires, la compétition , etc. Ryan Snodgrass nous explique le fastidieux travail qui a abouti à ce nouvel ouvrage de référence, rien de moins que la bible de la Carrera 2.7.

Quand et comment vous êtes-vous intéressé à la Carrera 2.7?

J’ai commencé à chercher une Carrera 2.7 à injection mécanique en 2009, et j’ai été surpris par le manque d’informations sur ce modèle. Aux USA, comme il n'a pas été importé, il est inconnu. Au bout d’un an, j’ai trouvé une Carrera 2.7 Light Yellow. Peu de temps après, le propriétaire d’une autre Carrera m’a proposé de reprendre son projet de restauration. Ça a été un long chantier, mais c’était essentiel pour comprendre cette voiture. Ensuite, j’ai cherché à apporter ma contribution à la communauté Porsche. Je pensais en savoir assez sur la Carrera, et que la réalisation d'un livre serait facile. Mais en creusant le sujet, je me suis aperçu combien peu j’en savais, même si j’avais beaucoup lu et discuté avec des propriétaires. A partir de là, je me suis engouffré dans la spirale infernale qui a abouti à ce livre.

C’est un travail incroyable! Savez-vous combien de temps il vous a pris?

Des milliers d'heures, réparties entre photographes, graphistes, éditeurs, amis et, bien sûr, mes propres recherches et la rédaction. Le résultat nal n’est pas seulement un livre, mais la création d’une maison d’édition est désormais capable de publier et de distribuer des ouvrages haut de gamme.

A quelle source êtes-vous allé puiser cette mine d’informations?

Partout! Au premier abord, les gens de chez Porsche étaient sceptiques face au projet d’un auteur inconnu, mais ils ont commencé à m’ouvrir les portes lorsqu’ils ont compris ma détermination à produire un travail sérieux. A chaque nouvelle visite, on me donnait les «clés» pour accéder à de nouvelles bases de données. A chaque fois je découvrais quelque chose de nouveau et signi catif. Plusieurs collectionneurs m’ont laissé accéder à leurs archives personnelles. Beaucoup ont bénéficié de leurs photos et de nos discussions. Guy White, qui tient le registre du Porsche Club Great Britain Carrera 2.7 a été une source d’idées et une collaboration aux recherches. Sans importante cette communauté de passionnés de Porsche, ce livre n'a pas été possible. Georg Konradsheim a été mon mentor, un soutien et un ami. Il m’a incité à pousser plus loin les recherches sur les détails obscurs. J’ai toujours été fan de son livre Carrera RS, et mon idéal était de faire aussi bien que sa première édition. Il y a beaucoup de livres consacrés à un modèle unique, mais le sien est vraiment au-dessus du lot. Quelques informations ont été particulièrement complexes à trouver, comme les détails sur les séries spéciales, les photos de cours et les résultats ou les données de production châssis par châssis. Collectionner plus de 500 images inédites était aussi un vrai défi. Mais outre les photos d’époque, nous devions réaliser nos propres séances photos aux USA et en Europe.

Pouvez-vous nous donner un exemple de ces informations jusque-là inconnues ou mal comprend?

L’une des plus frappantes, ce sont les intérieurs «Madras». C’est une extraordinaire combinaison de tissus à carreaux très peu commandée à l’époque. La plupart des gens connaissent le Tartan apparu en 1976. Mais le Madras était unique en ce que le tissu central des sièges conditionnait l’harmonie générale des matériaux intérieurs, jusqu’aux moquettes. Un autre aspect méconnu est la série spéciale de 1976, dernière Porsche de route à injection mécanique. Beaucoup de rumeurs circulaient, mais aucune documentation. J’en ai discuté avec des propriétaires de première main qui avait encore les bons de commande originaux, révélateurs de détails essentiels. Elles ont été vendues uniquement en Allemagne avec l’option spéciale M405 très similaire au M471 / M472 des RS. Une 911 de 1976 avec ce code option sortait avec le moteur de la RS et le différentiel autobloquant à 40%, les amortisseurs Bilstein et des équipements tournés vers le pilotage. Maintenant que le livre est sorti, il éclaire non seulement les collectionneurs ou amateurs de la Carrera 2.7 MFI, mais aussi les propriétaires des premières 3.0 Turbo qui y trouve quantité d’infos pertinentes indisponibles auparavant ...